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Charente-Maritime : "des centres socioculturels pourraient disparaître"


06 février 2025 - 1457 vues

Rien ne s’arrange pour les centres socioculturels de Charente-Maritime. Après une première alerte en 2024, la fédération départementale en appelle à nouveau aux financeurs publics pour poursuivre sa mission.

Le cri du coeur des centres socioculturels de Charente-Maritime. La fédération a organisé ce jeudi 6 février, à Tonnay-Charente, une rencontre à destination des directeurs et présidents des 24 centres du département. Souvenez-vous, en mars 2024, ils avaient alerté sur leur situation financière. Les aides publiques n'avaient pas augmenté, alors que les charges avaient bondi, notamment à cause des salaires, réhaussés mécaniquement suite à l’inflation. Résultat, quinze centres sociaux étaient en déficit en 2024. Le chiffre devrait monter à 18 en 2025, puisque les financements publics ne sont pas plus importants. Reportage, Paul Nouzarede :

Fermeture de quatre semaines au lieu d’une, réduction de la voilure sur les services proposés, non-reconduction de contrats, et dans le même temps augmentation des salaires (+180 000 euros). Voici résumée l’année 2024 du centre social rochelais du Pertuis, à Mireuil. Son président, Alain Voerman, ne voit pas comment la situation peut s’améliorer en 2025. "On n'a pas été soutenus par les financeurs. On fait avec des bouts de ficelle, mais c'est notre grande qualité", sourit-il en coin. (©photo : Demoiselle FM : P. Nouzarede)

Cessation de paiement, redressement judiciaire,...

“Nous on sort d’une cessation de paiement et d’un redressement judiciaire”, enchérit Marcel Daspe, président du centre socioculturel des Seugnes, à Pons. La solution - difficile à prendre - pour éviter la liquidation a été de licencier dix salariés sur un total de vingt-cinq personnes. "Il y a un risque de conflits. Quand on se balade en ville, on nous dit "Ah c'est vous qui licenciez", c'est compliqué", assure-t-il.

En additionnant les déficits des 24 centres sociaux de Charente-Maritime, on arrivait à 103 000 euros en 2023, et 926 000 euros en 2024. Et le déficit annoncé pour 2025 devrait dépasser le million d’euros. “Une grande inquiétude. On peut voir des centres disparaître si les subventions n'augmentent pas”, résume Sylvie Delplanque, la coprésidente de la fédération des centres socioculturels du département. Elle ajoute que le centre social de l'AAPIQ, à Rochefort, va être placé en redressement judiciaire, alors que ses responsables alertent depuis déjà de nombreux mois.